FORCES | FAIBLESSES |
|
|
OPPORTUNITES | MENACES |
|
|
La cybersécurité a vu la Bretagne occuper en moins de 10 ans l’une des toutes premières places nationale et européenne. Le territoire peut nourrir une ambition similaire pour l’IA/Data Science et investir dans une stratégie de développement de la filière. Forte de son tissu d’entreprises, de laboratoires de recherche compétents dans ce domaine et d’une dynamique de réseaux, la Bretagne dispose en effet des atouts pour devenir un territoire reconnu à l’échelle européenne. De plus, avec la Feuille de route régionale pour un numérique responsable et sécurisé ainsi que l’inscription du levier « Données et intelligence » dans la Stratégie régionale d’innovation (S3), la Bretagne s’est donné les moyens d’engager des actions ambitieuses. Ce périmètre s’étend par ailleurs aux acteurs publics et aux citoyens pour faire en sorte que l’ensemble du territoire se mobilise autour de la donnée, au-delà du simple cadre de l’IA/Data Science.
La Bretagne excelle dans l’analyse/synthèse de signal, la recherche/indexation et la recommandation ou encore la planification. Les entreprises de la filière IA/data science disposent de fortes compétences dans des secteurs phares, tels que les industries, le conseil ou encore la sécurité. Ces références font de la région un territoire reconnu pour son savoir-faire. Il convient de renforcer la présence des acteurs sur ces secteurs et d’étendre leurs positions vers de nouveaux marchés à fort enjeu tant sociétal, économique, qu’environnemental : justice/droit, agriculture et agroalimentaire, culture/divertissement, enseignement/éducation, aménagement du territoire, (re)industrialisation, banque/assurance.
Face au manque d’appétence pour ces technologies ou à leur méconnaissance, un travail de sensibilisation des utilisateurs semble nécessaire. Il s’agit d’attirer l’attention sur le fait que la donnée est déjà omniprésente dans leur entreprise et que loin de constituer une charge de stockage, elle constitue un terreau de développement. Convaincre également que l’optimisation de son traitement par des technologies adressant complexité, volume et vélocité, est profitable à tout niveau, lorsque ceci est réalisé de façon éclairée et transparente, avec les compétences nécessaires.
Bien que cela ne soit pas identifié comme une priorité par les fournisseurs, fédérer les acteurs de l’IA et de la data science (entreprises, laboratoires de recherche, structures de l’écosystème…) au sein d’un collectif breton est indispensable pour structurer et promouvoir une offre lisible. Ces fondations sont les bases nécessaires pour préparer l’avenir et aider les acteurs à accéder à des projets et des marchés d’envergure nationale ou internationale. Un premier pas dans cette direction pourrait consister à réaliser des cartographies de compétences des acteurs bretons. Elles encourageront et faciliteront les collaborations avec des utilisateurs désireux de s’engager plus en avant dans des projets d’IA.
L’objectif est de créer les conditions favorables de collaborations entre utilisateurs et fournisseurs. A titre d’exemple, il peut s’agir d’identifier des projets complexes dont pourront se saisir les fournisseurs pour développer des solutions pointues et innovantes. En ce sens, la commande publique peut contribuer à stimuler l’innovation et l’expérimentation.
Pour consolider l’offre bretonne, il serait opportun d’établir une chaîne de valeur de la filière et de cibler les maillons à renforcer, notamment par de nouvelles implantations sur le territoire. Ce dernier doit disposer d’atouts pour se distinguer des territoires concurrents et paraitre attractif aux yeux d’entreprises mais aussi de porteurs de projets. Pour ce faire, la Bretagne devra développer et mettre en avant des atouts tels que les compétences disponibles, les infrastructures, ou encore un cadre novateur autour de la donnée afin d’augmenter son degré d’exploitabilité.
Les enjeux de la filière en termes de disponibilité des compétences soulevés par cette étude sont importants, tout comme la capacité de la Bretagne à anticiper les futurs besoins. Un travail de cartographie de l’offre de formation permettrait de faire un premier état des lieux avant de proposer si nécessaire une adaptation des cursus sur le sujet
Côté fournisseurs, la dimension éthique n’apparait pas comme une préoccupation majeure. Or, des règlements nationaux ou transnationaux intégrant cette dimension sont déjà en vigueur. Ils ne cessent d’évoluer au profit d’une meilleure protection des usagers et d’un encadrement de l’utilisation des données à caractère non personnel. En l’absence d’anticipation, les entreprises risquent de ne plus pouvoir se positionner sur des projets stratégiques, laissant champ libre à la concurrence. Des actions de sensibilisation et de formation à brève échéance sont à prévoir sur ce thème.